« Toute existence, injustifiable, injustifiée, est dépourvue de fondement logique.
Un château de carte.On a tué le rêve.
Par ma foi il faut savoir se retirer pour la liberté.C'est un choix. Devenir Sartrienne.
« Toute existence, injustifiable, injustifiée, est dépourvue de fondement logique."
Quel est mon intentionnalité ce soir ? Continuer à être pour exister dans cette liberté chèrement acquise et mettre à côté les barrières qui freineront cette continuité.
Justifié mon existence et non plus subir un déterminisme fataliste. Devenir actrice de mon cheminement et ne pas devenir une chose parmi d’autres choses.
Condamnée à ma liberté et responsable du temps qui va s’écouler dans une imprévisibilité que nul autre ne pourra inventer c’est accepter ce vide que l’on rempli en ne sachant pas si demain tout va s’écrouler ou continuer à progresser.
Accepter cette petite mort avant la grande c’est pouvoir construire un empire pour soi en sachant que la base bien que solide peut s’effondrer par une secousse sismique, que le tout est intemporel et en même tant construit.
Cette liberté est chèrement acquise et en une seconde se croyant roi, on devient valet. Simplement parce que l'on se croit libre en démocratie, alors que c'est derrière des barreaux dorés que l'on regarde la liberté. Nous sommes tellement conditionnés que tout paraît normal. Nous sommes des objets normés. Nous vivons en Europe beaucoup mieux que nos ancêtres mais à quel moment avons-nous perdu notre liberté ? Je pense au moment où nous nous sommes sédentarisés pour essayer d’accumuler le plus de biens possibles, et au-delà des ressources que la terre était en mesure de nous offrir. Mais cela est normal, est devenu normal. Nous avons perdu notre liberté le jour où nous nous sommes installés pour éventrer la terre. Nous avons perdu notre liberté pour mettre en place des systèmes communautaires de plus en plus vastes. Si vastes que nous avons essayé de protégé l’humain en un faisant un assisté pour qu’il arrête de penser. Les moyens sont : de se tuer à la tâche, occuper son esprit par des futilités en se créant sans cesse des besoins et plus pernicieusement en se faisant influencer médiatiquement. L’homme ne prend plus de recul pour penser sa vie, tout va trop vite. Il se croit libre, il est conditionné. Il croit savoir sans chercher à vraiment savoir car s’il savait il deviendrait fou. Devenir anarchiste, non, mais se croire libre, non plus. On a tué le rêve.
Les chasseurs cueilleurs avaient des règles extrêmement précises de la vie en commun, en tribu mais étaient respectueux de la nature et n’avaient pas la notion d’appartenance matériel. « Les anciens représentent le lieu du pouvoir politique sans chefs véritables. Pour gagner cette place due à leur âge, ils sont censés accumuler tout au long de leur vie du savoir en participant à de nombreux rituels. Mais il vient un temps où ils doivent transmettre ce même savoir à la génération qui les suit et laisser leur place. » Les peuples des chasseurs-cueilleurs, si l’on excepte les régions très difficiles de l’Arctique, assuraient leur subsistance, quelques heures de travail journalier suffisant : quatre ou cinq. » » L’attitude du chasseur cueilleur est de saisir des ressources telles qu’elles se donnent directement dans la nature. L’objet de tous les travaux exercés dans ces sociétés, et quel que soit leur but, c’est toujours un objet naturel qui n’a pas été transformé par l’homme. » « Ils devaient se déplacer léger. Pour exploiter au mieux le milieu il faut se déplacer au fur et à mesure de l’apparition et de la disparition saisonnière des diverses ressources locales. » « Le lien avec les totems exprimé en terme de filiation. » Ainsi chaque individu, au nom de ces totems, est considéré comme gardien des sites correspondants. » Si le totem est un animal ou une plante, ils ne mangeront pas cet animal ni cette plante, si c’est un site ils protégeront ce site.
A considérer seulement l’organisation économique et locale de ces sociétés, elles semblent étonnamment mobiles et, risquons le mot, étonnamment libre. Bien que les réseaux de parenté sont extrêmement complexe et définissent leurs droit et devoirs ainsi que des interdits.
Quel regard pouvons-nous porter sur ces sociétés, plus libre et bien plus écologique.
Nous vivons comme des châteaux de cartes, fragiles car mortels. Nous pouvons construire un empire du mal ou du bien, changer l’histoire du monde, mais cette liberté de créer s’arrêtera en face de l’autre, sous son regard flamboyant ou ardent. Miroir de notre âme, conscience de notre abîme, reflet de cette réussite éphémère de ce passage sur terre, mémoire vivante de l’homme dans une écriture qui restera vivante à travers les siècles de poussière et de lumière.
"Nous ne sommes nous qu'aux yeux des autres et c'est à partir du regard des autres que nous nous assumons comme nous-mêmes."
Sartre. Extrait de l'être et le néant.